Vocaloïds : chronique radio
Vocaloïds : chronique radio
J’ai rédigé, enregistré et monté le contenu d’une chronique radio sur l’engouement pour les Vocaloïds au Japon et leur diffusion à l’international.
SCRIPT
Bruit de concert Hatsune Miku en live au kansai
Hatsune Miku !
Une étoile montante japonaise, qui monte aussi bien haut dans les aigus, vous l’avez entendu ! Elle était en concert à Tokyo le 9 avril 2016 après un petit tour du monde.
Cette jeune chanteuse a 16 ans tout juste… Et en fait, elle aura 16 ans pour toujours. En effet, la demoiselle a une petite particularité : elle n’est pas réelle. Ça peut surprendre, comme ça, pour une célébrité, mais elle a l’air de s’en accommoder plutôt pas mal.
Tokyo, Los Angeles, Hong Kong, Paris, Miku fait des émules et ses longues couettes bleu électrique s’agitent en rythme à l’international.
Musique Live concert : Miku hatsune Yellow 0:16
Sur scène, c’est un hologramme qui chante, danse, sourit au public. La première chanteuse entièrement virtuelle.
À l’origine, Hatsune Miku n’est qu’un programme de musique assistée par ordinateur développé par Crypton Future Media : Vocaloid. On rentre une mélodie, des paroles, et hop le logiciel le chante pour nous, avec des fois une prononciation plutôt aléatoire.
Miku en Français Poupée de cire, poupée de son
Bon on sent qu’elle se donne à fond mais le français je crois que c’est pas encore ça …
En fait, le logiciel ne connaît pas énormément de succès jusqu’à un coup de génie commercial. En 2008, la version 2 de Vocaloid sort… et avec elle le personnage de Hatsune Miku, littéralement, « son du futur », qui vient incarner la voix du logiciel.
Au dessus du couffin holographique, plusieurs fées. La voix de Saki Fujita sert de base à l’enregistrement de tous les sons nécessaires pour faire chanter Miku :
Extrait de chant Saki Fujita
Et oui la voix de la maman sonne un peu moins électronique, mais qu’est ce que vous voulez la jeunesse électrise la scène …
Kei Garou, lui, est le dessinateur qui donne corps à la jeune fille de très exactement 16 ans, 43 kg, et 158cm.
Oui.
C’est précis.
Jusqu’à ses sous-vêtements officiels, que l’on peut acheter en ligne moyennant 77 euros.
Bon, avec tous ces atouts en poche, notre ovni à couettes est lancé. Et là, ben c’est le raz de marée. La voix synthétique et les grands yeux turquoises de Miku font trembler le Japon. Dès 2009, elle donne son premier concert officiel à partir des chansons composées pour elle par ses fans. Vous pouvez vous lancer vous aussi si ça vous dit, Hatsune Miku coûte à peu près 130€.
Aujourd’hui, on compte plus de 100 000 chansons d’Hatsune Miku. Elle est même passée nous rendre visite à Paris, et c’est Marc Jacobs qui a designé ses vêtements pour l’occasion. Ca économise du tissu.
Célèbre, Hatsune Miku, oui, mais artificielle. Et ça, ça n’est pas au goût de tout le monde.
Extraits d’interviews
Voici un extrait de réactions à un concert d’Hatsune miku récoltés par fine brother entertainment. Voilà une dame qui s’étonne que des gens paient pour voir rien du tout, et une autre qui critique Miku pour son impersonnalité. Artificielle artificielle, on sait quand même que son objet fétiche est le poireau, et ça personne ne pourra nier que c’est un élément de personnalité essentiel !
Extrait d’enregistrement : loituma
Plus sérieusement, Hatsune Miku est-elle plus artificielle qu’une pop star sculptée sur mesure par ses communicants ? Elle a elle-même posé la question dans un spectacle conçu par Mari Matsutoya, Still Be Here. Il y met en scène Miku dans une réflexion sur l’objectification des pop star au XXIème siècle. Cette initiative ne dépend pas du studio d’origine de Miku.
De quoi se demander si le mouvement communautaire construit autour du personnage de Miku, avec toutes les interactions qu’il suscite, ne la rend pas plus vivante qu’une pop star en chair et en vide …
Quoi qu’il en soit, la communauté d’Hatsune Miku nous aura légué quelques pièces majeures de la culture internet.
Extrait musical : Nyan Cat